Seyem, ou l'histoire d'un sage - Chapitre V : Dialogue

En un regard, je lu dans son âme. C'était un homme bon, je ne pouvais lui faire de mal, malgré ma grande tristesse et ma soudaine envie de tout détruire, la seule vue de ce Féca m'apaisa le cœur.


"Seyem" dis-je.

"Vous, vous, vous êtes ..."

"Le Chêne Mou, arbre antique, j'étais là avant la création du monde, je le serais encore après sa destruction, je suis le protecteur de l'unique DOFUS turquoise, confié par Aguabrial lui-même entre mes mains, avant sa mort..."

Un silence total prit place.

"Ils sont venus, me le voler! Ils sont venus prendre mon DOFUS ... Je l'ai protégé tant que j'ai pu, mais elle ... n'a pas survécu."

"Alors la femelle Sadida ..."

"Feuille, ma protectrice. Les Bontariens et Brâkmariens, toujours plus avides de pouvoir, ce sont déplacés jusque là, dans l'unique but de me dérober mon précieux DOFUS, mais alors que j'étais dans mon antre, je sentit le danger approcher, et feuille venant rendre visite à son amie Eniripsa, se trouvait sur le chemin des armées. J'ai tenté d'intervenir, malheureusement, quand je suis arrivé ..."

Seyem en déduisit ..."Il était trop tard..."

"Ils ont tué la personne qui m'était la plus chère au monde, la seule qui ne m'ait jamais rejeté, la seule qui s'est occupé de moi, la seule qui m'a aimé. Feuille ... pourquoi ... Je n'aurais de cesse tant que les cités Bontariennes et Brâkmariennes seront encore en place, chaque soldat, chaque messager, passant par ma forêt, n'en ressortira pas !!"

"Ils ont tué mon maître que je considérais comme mon oncle, ma tante, qui était l'épouse de mon maître, et ... ma mère ! Les Bontariens, et les Brâkmariens, les Sisémens !"

"Ils méritent de mourir, leur guerre n'apporte rien à notre monde, si ce n'est la terreur, la dévastation, et la chaos ! Je vais dès maintenant envoyer mes meilleurs Abraknydes à l'attaque, ils périront tous !"

À ce moment là, un soldat Bontarien se mit à bouger, il semblait être le seul survivant. Je concentra mon regard sur lui, et, d'un simple coup d'œil, reconnu, à son insigne, le grade de Colonel. Le fameux Colonel Lyeno, fidèle à la cité de Bonta... D'un geste rapide, je levai une de mes branches, et me chargeai d'abattre une malédiction sur lui, il serait condamné à vivre sous la forme d'Abraknyde.

"Désormais, soldat Bontarien, tu seras sous l'enveloppe charnelle d'Abraknyde, et, si aucun de tes confrères ne viennent te sauver, tu connaîtra le terrible malheur que nous subissons, nous, peuple de la forêt !"

Soudain, Seyem prit la parole

"Vénérable Chêne Mou, je n'ai plus rien à faire dans ce monde, plus aucune raison de vivre, je vous en supplie, transformez-moi aussi, je veux vous rejoindre dans votre quête contre les Cités alignées."

"Je ne peux te transformer, tu es bien trop puissant pour sacrifier la vie d'un si brave Féca. Mais je connais quelqu'un, quelqu'un qui t'aidera dans ta quête, et, tu es loin d'être étranger à cette personne, je le sait ... je le sens. Je vais te donner quelque chose de très précieux, tu devras à tout prix le protéger, cette relique, sera désormais tes lois, tes jugements, tes seules paroles, jure-moi d'être fidèle jusqu'à la fin de ta vie, et je ferais de toi un grand guerrier, le Féca le plus puissant qui n'eut été, un Féca digne de défier sa déesse, je ferais de toi, un chef !

"Maître, je vous jure fidélité et honneur, je protégerai la relique jusqu'à ma mort, et j'agirai selon vos ordres"

Un de mes bourgeon se mit à éclore, une lumière bleue jaillit alors, éblouissant la forêt toute entière. Il s'agissait du DOFUS turquoise. Le regarde du jeune Féca était admiratif, mais sans cupidité, je pouvais lire en son âme, et distinguer la pureté de son cœur. Le DOFUS cessa alors de briller. Un autre de mes bourgeons se mit à éclore aussi, il en sortait une fine écorce, aussi dur que la tête d'Ougah lui-même, de la taille d'un parchemin. Le DOFUS se remit à briller, des symboles draconiques se mirent à en sortir, et s'apposèrent sur l'écorce. Je donnai la relique au jeune Féca, et lui dit :

"Seyem, tu es désormais le protecteur du Chêne Mou, le protecteur de la forêt ! C'est en ton nom que mon Clan se bâtira, et qu'il se répandra à travers le monde des Douzes. Trouves des disciples dignes de nous rejoindre, respectant la seule et unique voix que je t'impose : Le Serment de Seyem. Tu as désormais entre tes mains, la relique qui guidera des générations de Mercenaires. Fonde le Clan Seyem, et soit digne de mon apprentissage. Va retrouver ton vrai père, celui vers qui je te guide en cet instant, et répands ma parole à travers ton chemin. Va !

Le DOFUS se mit à scintiller, il éblouit une nouvelle fois la forêt tout entière.

C'est ici que s'achève mon récit.

Le Chêne Mou